Un café à 0,85 euro ? C'est possible. A la cafétéria du Congrès des députés d'Espagne (chambre basse du Parlement), les prix sont subventionnés pour permettre aux députés, fonctionnaires, collaborateurs des groupes parlementaires, policiers ou bien journalistes de s'offrir une tasse de café sans trop dépenser. Mais si les députés espagnols payent leurs cafés au prix de 85 centimes, leurs confrères ukrainiens sont encore plus chanceux. Pour eux, le café disponible commandé à la cafétéria ne coûte que 0,60 euro, tandis que le prix moyen pour la plupart des Ukrainiens est d'environ 2 euros, tout comme en Europe occidentale.
Si l'on compare les privilèges des parlementaires des deux pays évoqués, ce n'est pas les prix à la cafétéria qui comptent, mais plutôt les conséquences de la politique d'austérité sur les plus aisés, notamment les hommes politiques. Début juin, en Espagne, le bureau de Congrès des députés a décidé de supprimer une subvention aux alcools forts – il faudra désormais débourser près de 7 euros pour le gin-tonic, très à la mode à la cafétéria des députés espagnols, au lieu de 3,45 euros.
En Ukraine, il n'en est pas question. Le 4 juin, les députés de l'opposition ont proposé une loi destinée à supprimer un bon nombre de privilèges pour les hauts fonctionnaires y compris pour le Président, les ministres et les députés. Avec seulement 203 votes pour, le projet de loi a été rejeté.
Si l'on compare les privilèges des parlementaires des deux pays évoqués, ce n'est pas les prix à la cafétéria qui comptent, mais plutôt les conséquences de la politique d'austérité sur les plus aisés, notamment les hommes politiques. Début juin, en Espagne, le bureau de Congrès des députés a décidé de supprimer une subvention aux alcools forts – il faudra désormais débourser près de 7 euros pour le gin-tonic, très à la mode à la cafétéria des députés espagnols, au lieu de 3,45 euros.
En Ukraine, il n'en est pas question. Le 4 juin, les députés de l'opposition ont proposé une loi destinée à supprimer un bon nombre de privilèges pour les hauts fonctionnaires y compris pour le Président, les ministres et les députés. Avec seulement 203 votes pour, le projet de loi a été rejeté.
De précieux cadeaux payés par l'Etat
Le nombre de privilèges accordés aux députés ukrainiens dépasse largement la normale. Dès lors qu'une personne devient membre du parlement, elle peut revendiquer le droit à un logement de fonction dans la capitale (si elle n'y habite pas déjà). Les députés venant de province logent à l'hôtel aux frais de l'État et ce, pendant cinq ans – durée de leur mandat. La liste des avantage est assez longue : une voiture pour se déplacer à Kiev, les voyages en avion en classe Affaires pour un député et un accompagnateur ainsi que des billets de passager prioritaire pour le train, le bus ou le bateau, une place de parking disponible partout en Ukraine, une chambre d'hôtel et des soins médicaux dans les meilleures cliniques. Tout est gratuit pour ces très hauts fonctionnaires. Et extrêmement coûteux pour l'État. De plus, les membres du Parlement ont plus de six semaines de congés payés, avant lesquelles ils reçoivent une somme supplémentaire égale à deux mois de salaire.
La générosité de l'État devient plus évidente quand on compare les salaires des députés avec ceux du petit peuple. L’indemnité parlementaire moyenne est de 1 700 euros net par mois, et peut monter jusqu'à 3 000 euros avec les primes. Un rêve inaccessible pour les habitants du pays où le salaire minimum est actuellement de 110 euros par mois et le salaire moyen d'à peine 310 euros.
La générosité de l'État devient plus évidente quand on compare les salaires des députés avec ceux du petit peuple. L’indemnité parlementaire moyenne est de 1 700 euros net par mois, et peut monter jusqu'à 3 000 euros avec les primes. Un rêve inaccessible pour les habitants du pays où le salaire minimum est actuellement de 110 euros par mois et le salaire moyen d'à peine 310 euros.
Approches différentes
Face à la crise qui s'aggrave et l'opinion publique de plus en plus défavorable, les dirigeants des pays européens sont obligés de prendre des décisions fermes à même de montrer leur volonté de se serrer la ceinture. En France, l'année dernière, les salaires du président, du premier ministre et des membres du gouvernement ont été réduits de 30 %. En Espagne, le plan de rigueur gouvernemental a imposé une baisse du salaire de tous les fonctionnaires s'élevant à 7,1 %. Les mesures drastiques ont même touché le roi Juan Carlos.
En 2012, il semblait que l'Ukraine n'était pas une exception. En adoptant le budget de l'État, les députés ont renoncé à leurs nombreux privilèges tels que le versement de 12 mois de salaire avant de partir à la retraite, le parking gratuit ou bien les passages gratuits une fois par an pour les députés déjà en retraite. Pourtant, il semblerait ces nouveaux règlements ne se soient pas maintenus au-delà de l'année 2012 – année des élections législatives. Le budget de 2013 ne prévoit en aucun cas la suppression de ces privilèges.
C'est au moment où l'Ukraine est frappée de plein fouet par la crise que les parlementaires continuent de mener grand train. Avec un taux de croissance proche de zéro l'an dernier et la récession au début de l'année 2013, le pays ne cesse d'accroître la dette publique. Cette année, le gouvernement compte emprunter 13 milliards d'euros alors qu'il doit rembourser ses anciennes dettes auprès du Fonds monétaire international. Lorsqu'en Europe la crise est une occasion pour faire son mea culpa et pour réduire les dépenses publiques peu utiles, les autorités ukrainiennes ne semblent pas être prêtes à recevoir une leçon de modestie. Difficile de cogiter sur la crise en sirotant un café à moins d'un euro.
En 2012, il semblait que l'Ukraine n'était pas une exception. En adoptant le budget de l'État, les députés ont renoncé à leurs nombreux privilèges tels que le versement de 12 mois de salaire avant de partir à la retraite, le parking gratuit ou bien les passages gratuits une fois par an pour les députés déjà en retraite. Pourtant, il semblerait ces nouveaux règlements ne se soient pas maintenus au-delà de l'année 2012 – année des élections législatives. Le budget de 2013 ne prévoit en aucun cas la suppression de ces privilèges.
C'est au moment où l'Ukraine est frappée de plein fouet par la crise que les parlementaires continuent de mener grand train. Avec un taux de croissance proche de zéro l'an dernier et la récession au début de l'année 2013, le pays ne cesse d'accroître la dette publique. Cette année, le gouvernement compte emprunter 13 milliards d'euros alors qu'il doit rembourser ses anciennes dettes auprès du Fonds monétaire international. Lorsqu'en Europe la crise est une occasion pour faire son mea culpa et pour réduire les dépenses publiques peu utiles, les autorités ukrainiennes ne semblent pas être prêtes à recevoir une leçon de modestie. Difficile de cogiter sur la crise en sirotant un café à moins d'un euro.